Période des questions - Le ministère de l’Environnement et du Changement climatique

Lorsque Catherine McKenna, Ministre de l'Environnement et du changement climatique, est venue à la Chambre du Sénat pour la période des questions le 7 novembre 2017, je lui ai demandé quel message elle comptait partager à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, COP23, compte tenu des engagements décevants du Canada à réduire les émissions de gaz à effet de serre. De plus, je lui ai demandé quelles étaient les actions nécessaires que le Canada devra entreprendre afin de respecter l'accord de Paris. Je lui ai également demandé si le Canada participerait aux discussions de 2018 entre les signataires prévues dans l'accord de Paris et augmenterait son engagement. Sa réponse suit.


L'honorable sénateur Paul J. Massicotte: Madame la ministre, je ferai le même commentaire que certains de mes collègues. La lutte contre les changements climatiques n’est pas encore perdue, mais elle est très mal partie et le temps est compté.

Selon un rapport alarmant publié la semaine dernière par l’ONU, même si tous les États signataires de l’Accord de Paris respectaient leur engagement, la terre connaîtra une hausse de température d’au moins 3 degrés Celsius d’ici 2100.

De plus, deux ans après la conclusion de l’accord, l’ONU évoque ce qui suit, et je cite :

[...] un « écart catastrophique » entre les engagements pris par les États pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et les efforts nécessaires pour respecter l’Accord de Paris.

Certains pays, comme le Brésil, la Chine, l’Inde et la Russie, semblent en bonne voie d’atteindre les cibles qu’ils se sont fixées pour 2030 en ne changeant rien à leurs politiques, tandis que le Canada en sera incapable s’il ne modifie pas ses politiques, ce qui vaut d’ailleurs aussi pour la plupart des pays du G7. C’est désormais une évidence : le Canada doit en faire plus et il doit agir vite.

Madame la ministre, la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, la COP23, s’est ouverte hier, en Allemagne. J’imagine que vous comptez vous y rendre. Quel message entendez-vous y communiquer, compte tenu de ces données qui sont assez décourageantes en ce qui concerne les engagements du Canada? Le Canada participera-t-il au dialogue entre les parties signataires qui est prévu dans le cadre de l’Accord de Paris en 2018 pour revoir à la hausse sa contribution?

L’honorable Catherine McKenna, C.P., députée, ministre de l’Environnement et du Changement climatique : Merci, sénateur Massicotte. Tout d’abord, il faut dire que l’Accord de Paris est historique. Auparavant, il n’existait pas d’accord auquel tous les pays du monde ont accepté de collaborer. C’est important, mais ce n’est pas tout. Nous savons que, malgré l’intention de chaque pays, on ne pourra contenir la hausse de température à moins de 2 degrés. C’est pourquoi l’Accord de Paris prévoit un mécanisme permettant à chaque pays d’en faire plus. D’ailleurs, c’est ce que nous ferons.

Je serai certainement présente en Allemagne. Il est très important que le Canada joue un rôle de chef de file alors que les États-Unis indiquent, pour leur part, qu’ils reculeront, qu’ils ne soutiendront pas l’Accord de Paris. De notre côté, nous travaillerons avec les États, les villes et les entreprises américaines qui savent que nous devons tous mettre la main à la pâte afin de réduire nos émissions.

Je suis également heureuse du fait que, en collaboration avec le Royaume-Uni, avec d’autres pays et provinces, avec des États et des entreprises, nous mettrons sur pied un accord afin d’éliminer le charbon. Nous savons que nous devons le faire. Nous conclurons donc une alliance que nous annoncerons en Allemagne. Nous savons que le charbon est très mauvais pour la santé, mais qu’il est également une grande source d’émissions de gaz à effet de serre. Cette alliance fera une grande différence, et je ferai tout ce que je peux pour asseoir le leadership du Canada à ce chapitre. Je serai heureuse d’y être en compagnie de mes homologues des autres partis et avec des chefs autochtones des provinces et des territoires. Si l’administration américaine recule, de notre côté, nous nous tiendrons debout et nous irons de l’avant.

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